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silence des survivants (Le)
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Japp, Andrea H. 
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C'est mon premier contact avec cette auteure de best-sellers. Je ne serais certainement jamais allée vers ce titre, ni peut-être même vers cette auteure, si on ne me l'avait vivement conseillé! S'il y a meurtre, présence de serial-killer, ce n'est pas là le point le plus intéressant de ce livre. L'auteure a voulu parler de la souffrance, de
la vie après des expériences si douloureuses qu'on souhaite sa propre mort. Ainsi, les personnages principaux sont, pour le plus âgé, un rescapé juif des camps de concentration et, pour la plus jeune, une rescapée des camps cambodgiens. L'Histoire (avec un grand H) n'est pas non plus le point sur lequel l'auteur ne s'est attardée. D'ailleurs, le livre ne fait que 219 pages que le lecteur souhaitera lire d'une traite!
Le plus beau personnage est certainement sœur Magdalena, qui, comme la prostituée rencontrée par Jésus, a choisi de se ranger et de changer de vie! Belle comme une déesse, elle porte maintenant la cornette et aide les condamnés à la misère.
Ce livre m'a fait penser à un titre d'Alice Ferney, Le ventre de la fée, mais je ne peux vous dire pourquoi au risque de dévoiler le dénouement.
Je vous propose un extrait où la sœur explique l'origine des gangs au cours d'une conversation avec John King, qui cherche à infiltrer un gang :
« - Tout cela sur fond de chômage et de crise économique?
- Non, John, non. C'est ce qu'écrivent les journaux qui n'y comprennent
rien et qui ont une colonne vide à remplir. C'est beaucoup plus grave.
- C'est quoi alors, selon toi?
- Le fric, John, le saint Pognon. Au début du mouvement, ou plutôt au moment où il a explosé, c'était sans doute le chômage, le ras-le-bol qui les poussait. “Bouger son cul, pour quoi faire et pour aller où?” : c'est ce qu'ils disent et ils n'avaient pas tort. mais plus maintenant. Imagine, John. Tu vois ton père qui trime toute sa vie, qui arrive à
peine à faire vivre sa famille, qui ne pourra jamais offrir l'université à ses gosses. Ta mère, même modèle. Elle vit dans la terreur d'une catastrophe domestique : la machine à laver qui grille, la bagnole qui tombe en panne ou un gosse qui tombe malade, parce qu'il faudra choisir. Tout l'argent économisé sou à sou ne suffira pas à payer les trois. Ta petite sœur, si brillante, ne deviendra jamais médecin parce que c'est trop cher. Et puis, il y a en face la télé, les magazines. Et on te tartine la saga de petits jeunes qui ont monté une start-up, et qui en trois mois ont ramassé des millions de dollars, en "se marrant" avec leur ordinateur. Ce sont eux les nouveaux héros, et le monde occidental s'incline et se pâme. Ils passent sur CNN, font la couverture de tous les canards. Et ils sont mignons : “Ils vont acheter une hacienda à maman, au Nouveau-Mexique, et elle aura des domestiques.” Tout le monde se fout du nom du mec ou de la nana qui a traversé l'Atlantique à la rame pour des clopinettes, de la mort de ce médecin de brousse dont les quarante années passées à soigner des gamins avec ce qu'il trouvait lui ont valu un entrefilet de trois lignes.
« Mais les jeunes seigneurs du sport ou de la Bourse qui gagnent en quelques mois ce que d'autres mettront leur vie à gagner, ça fascine tout le monde. Ça les fait baver devant leur téloche à crédit. Alors vois-tu, John, de l'autre côté de la rue, il existe une alternative, une seule. C'est le mec hyper-sympa, le frère d'un copain, avec ses Ray-Ban, sa casquette en cuir et sa Corvette, sa Porsche, ou même sa Lotus flambant neuve. Les plus jolies gonzesses lui tombent dans les bras. Et il n'a pas l'air d'en branler une de la journée. Tu regardes une dernière fois ta mère, ta sœur, ton vieux et tu choisis quoi? Le fric, le pouvoir et la fascination qui va avec.
- Mais ils vont mourir.
- Bien sûr, la plupart d'entre eux. Mais ils s'en foutent. »
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Christelle Divry
(832 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Mystère et Policier
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Édition : Livre de poche, ISBN : 2253171816
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| | | Date :
9/1/2005
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silence des survivants (Le)
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Japp , Andrea H.
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Sok Bopah, rescapée des camps cambodgiens. Simon Kaplan, juif
polonais, survivant des camps de concentration nazis. Tous deux vivent aux États-Unis.
Elle se fait appeler Isabel, et mène apparemment une vie paisible entre son mari, ses deux enfants et son beau-père Simon. Entre ces deux êtres, l'on retrouve une sorte de communauté de destins, pourtant assez différents au regards de l'Histoire, pas des sentiments, des vécus. Aucun des deux n'ose briser le silence qui leur permet de se reconstruire, avec difficulté souvent. Mais aussi les non-dits si durs à supporter, mais dont ils ne parlent jamais.
Cette famille unie en apparence sans histoire vit à Boston. Un soir, le drame jaillit : le massacre odieux de Samantha, la fille du foyer. Beaucoup de jeunes filles sont aussi victimes d'un serial killer. Le FBI ne trouve pas le meurtrier; pourtant, celui-ci rôde, n'est pas loin et semble même ne pas être seul. Le sort semble s'acharner sur la famille Kaplan, aux limites de la déraison. Beau-père et belle-fille s'unissent pour trouver le coupable et cette fois en arrivent à se parler et à s'entendre sur leur passé, leur présent et en toile de fond, l'âme humaine.
Un polar très humain, aux limites de l'inhumain, qui est consacré, pour citer un agent du FBI, « aux pires instincts meurtriers de l'humanité que je porte en moi, comme tout le monde. »
Une lecture difficile, mais fluide, pudique et sans voyeurisme. Beaucoup de suspens, jusqu'à l'ultime. Très bon polar, sans doute un des plus noirs que j'aie lus ces dernières années.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Mystère et Policier
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Édition : Livre de poche, 229 p. , ISBN : 2253171816
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| | | Date :
8/1/2005
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